Dyspraxie Drôme. pratiques psycho corporelles pour aider son enfant en difficulté.

4 Août 2020

 

La Dyspraxie, c’est quoi?

La dyspraxie est le syndrome de “l’enfant maladroit”. Entre 5 et 7% des enfants en seraient atteints. Ce trouble est vraisemblablement sous-diagnostiqué.

La dyspraxie correspond à un dysfonctionnement de la planification des gestes volontaires. Ces gestes, normalement automatisés après un apprentissage (tenir sa cuillère, nouer ses lacets, écrire…), ne le sont pas chez les dyspraxiques. La dyspraxie inclut des problèmes de coordination et de motricité fine. Lorsque l’enfant est encore petit, la dyspraxie est difficilement différentiable d’un retard psychomoteur, qui présente des symptômes similaires mais qui va, lui, s’amenuiser dans le temps.

Dans la majorité des cas, ces difficultés de coordination des praxies sont associées à des troubles oculomoteurs qui compromettent l’accès aux informations présentées visuellement.

La dyspraxie est vraisemblablement sous-diagnostiquée. C’est un handicap souvent discret, le syndrome en quelque sorte de « l’enfant maladroit ». Il toucherait 5 à 7% des enfants.

Types de dyspraxies

Les enfants dyspraxiques seront atteints de plusieurs types de dyspraxies simultanément.

Dyspraxie constructive visuo-spatiale

La dyspraxie constructive visuo-spatiale est la forme la plus courante de dyspraxie. Elle se dénote par un trouble dans la coordination du geste ainsi que du regard. L’enfant connaît alors, en sus de ses gênes dans le geste praxique, des difficultés dans l’organisation de la motricité des globes oculaires (l’enfant a de la peine à suivre une cible déterminée, qu’elle soit fixe ou mobile). Il a un déficit de structuration de l’espace qui se traduit notamment, pour ce qui touche à la scolarité, par une mauvaise perception des obliques et de l’espace que constitue la feuille.

L’enfant est gauche lorsqu’il fait des constructions ou des assemblages (lego, mécano, puzzles). Il montre aussi des retards constants en graphisme. L’écriture lui coûte beaucoup d’efforts, elle est lente, hésitante et non automatisée. Il a de grandes difficultés à écrire sur les lignes.

Dyspraxie non-constructive

Cette dyspraxie se révèle par des difficultés à effectuer des mouvements ou des exercices successifs.

Dyspraxie idéatoire

La dyspraxie « idéatoire » se manifeste notamment par des difficultés d’utilisation d’objets et d’outils comme, par exemple, couper avec un couteau ou utiliser un tournevis.

Dyspraxie idéomotrice

La dyspraxie idéomotrice comprend des difficultés à réaliser des gestes symboliques et des mimes en l’absence de l’objet en question (mimer l’action de faire de la trompette, jouer aux marionnettes…) ainsi qu’à imiter des gestes effectués par d’autres personnes.

Dyspraxie de l’habillage

Cette dyspraxie touche tout ce qui concerne l’habillement : difficultés à agencer ou orienter les vêtements lors de l’habillage (confusion de l’endroit et l’envers, difficulté pour boutonner ses chemises…).

Dyspraxie oro-faciale

La dyspraxie oro-faciale inclut des difficultés à réaliser des gestes simples ou complexes de la bouche. Par exemple, mastiquer des aliments un peu durs, siffler, souffler les bougies, faire des bulles ou parfois même déglutir.

Dyspraxie visuo-spatiale

Au cours de l’apprentissage de l’écriture, l’enfant ayant ce type de dyspraxie marque une préférence pour les lettres non liées (capitales et scriptes). Ses productions graphiques sont très fluctuantes. Il peut écrire parfois en miroir, oublier des lettres ou les inverser. Il est souvent maladroit lorsqu’il emploie du matériel scolaire comme les règles, les équerres, les compas, etc.). En mathématiques, s’il peut résoudre des problèmes complexes, il peut en parallèle être en échec en géométrie. De manière générale, il montre une grande fatigabilité pour les efforts intellectuels.

Cette vidéo sur la dyspraxie a été réalisée par Adrien Honnons, graphiste ayant suivi l’école supérieure des arts décoratifs de Strasbourg en 2005. Durant son parcours, il explore les différents champs de la représentation, du graphisme à l’animation vidéo. Ses travaux s’attachent à révéler le potentiel didactique et pédagogique de l’image. Dyslexique lui-même, il décide de réaliser, pour son diplôme en 2010, un document global en animation traditionnelle pour aider à expliquer, à faire connaître et reconnaître les troubles « dys » : le Club des Dys. S’entourant des conseils et de l’aide de spécialistes, ce document se compose de 4 portraits. Chacun d’eux s’attache à un des troubles en particulier (dyslexie, dyspraxie, dysphasie et TDAH). L’ensemble du travail d’Adrien est visible sur: www.adrienhonnons.com

Les signes auxquels être attentifs pour dépister une dyspraxie:

  • Maladresse : montre une grande maladresse dans tous ses gestes, connait des difficultés pour ouvrir tout contenant (Tupperware, paquet de chips, bouteille…) ou employer des ustensiles (couverts, outils, etc.).
  • Manque de coordination : peine à attraper un ballon, à attacher ses lacets, à ouvrir ou fermer une boutonnière ainsi qu’une fermeture éclair.
  • Faibles notions d’espace : se perd souvent, ne retrouve pas ses affaires.
  • Faibles notions de temps : a de la peine à se situer dans le temps ; ignore quel est le jour de la semaine ou quelle partie de la journée il est en train de vivre, ceci malgré les repères usuels tels que les repas ou les activités scolaires.
  • Difficultés d’apprentissage : ses apprentissages sont laborieux et lui demandent davantage d’efforts qu’aux autres enfants. La mastication, l’utilisation de ciseaux le nouage des lacets ou le simple fait d’apprendre à se moucher, tout est plus difficile et sera acquis plus tard que chez la moyenne des enfants.
  • Ecriture illisible : écrit des caractères de taille disproportionnée, superpose les lettres. La tenue du crayon est malhabile et son écriture s’en ressent.
  • Difficulté de recopiage : a une meilleure orthographe sous dictée qu’en copiant un texte. Ceci s’explique par la nécessité de coordonner l’œil et la main lorsque l’on recopie et de réajuster les repères spatiaux pour passer d’un support à un autre, facultés qui sont déficitaires chez le dyspraxique.
  • Hypersensibilité : semble avoir une sensibilité plus grande que les autres enfants aux sons, aux odeurs ainsi qu’au toucher.
  • Opposition au changement : préfère des activités familières parce que la nouveauté le stresse.
  • Production faible de dessins : évite ce type de tâche, conscient de la mauvaise qualité de ses productions.
  • Apprentissage laborieux de la lecture : du fait de sa difficulté à organiser et calibrer ses saccades oculaires, a de la peine à automatiser la lecture et ceci bien qu’il soit tout à fait à même de déchiffrer.
  • Grandes difficultés en mathématiques : a souvent des mauvais résultats en mathématiques. Ses difficultés sont notamment dues au fait que, lorsqu’il tente de compter visuellement des éléments, à ses yeux, le chiffre qu’il dénombre varie (il peut en voir 4 alors qu’il y en a 5 par exemple, et 5 ou 6 par la suite). Il a donc de la peine à percevoir qu’un nombre est une valeur stable. Ou aussi, lorsqu’il pose une addition en colonne, s’il en comprend pourtant le principe, il ne parvient pas à respecter le bon alignement. Dans des branches spécifiques telles que la géométrie, l’utilisation d’outils comme les équerres et les compas complique également la tâche à la personne dyspraxique.

Les facteurs de risque ont surtout été étudiés dans le cadre de la dyslexie mais sont probablement similaires pour les autres troubles «dys».

Hérédité

Un garçon de père dyslexique aurait 40% de risque de l’être également, et 35% si c’est sa mère qui l’est. Pour une fille, les risques seraient moins élevés, à savoir de 17% (quel que soit le parent affecté).

De manière générale, on estime que le risque d’être dyslexique est multiplié par quatre, voire davantage, si l’enfant est issu d’une famille dans laquelle un des parents proches est dyslexique. Par conséquent, il est important de savoir s’il y a déjà eu des cas de dyslexie dans la famille, même élargie, et de porter cette donnée à la connaissance des thérapeutes consultés.

Trouble du langage

Une mauvaise maîtrise du langage oral (retard de langage ou dysphasie) précède souvent ou accompagne les dyslexies. Au moins une personne sur deux ayant connu un trouble du langage est diagnostiquée dyslexique par la suite. Des enfants dyspraxiques peuvent donc connaitre un trouble de langage en sus de son trouble de motricité.

Sexe

Les risques d’être dyslexique sont de 4 à 6 fois supérieurs pour un garçon que pour une fille.

Être gaucher

On retrouve 20 à 30% de gauchers ou ambidextres chez les dyslexiques alors qu’ils ne représentent que 6 à 10% de la population globale.

 

Déficit en certains acides gras

Il est possible qu’un léger dysfonctionnement du métabolisme des acides gras insaturés soit un facteur (additionnel ou originel) à considérer. Cette piste est encore à l’étude.

Et aussi, bien que cela ne soit pas encore avéré de manière certaine, il est plausible que la prématurité, le retard de croissance intra-utérin (RCIU) et la souffrance néonatale augmentent les risques de dyslexie.

La dyspraxie est un trouble sous-diagnostiqué. Un neuropédiatre peut découvrir cette pathologie en effectuant un bilan psycho-neurologique. Dans la pratique ce sont les ergothérapeutes ou parfois les psychomotriciens qui sont les premiers à distinguer cette pathologie. Un bilan orthoptique est conseillé si les capacités visuo-spatiales de l’enfant ne sont pas optimales (l’enfant saute des mots ou des lignes quand il lit, ses yeux font des saccades au lieu d’un mouvement continu lorsqu’il suit un objet se déplaçant à vitesse constante).

Il n’existe aujourd’hui aucun traitement définitif réellement efficace pour les troubles « dys ». C’est généralement une rééducation de longue haleine qui attend les enfants (et les parents) confrontés à des troubles d’apprentissage de ce type. Cependant de nombreux « dys » parviennent à compenser leurs difficultés une fois arrivés à l’âge adulte.

Pour les troubles « dys » en général, une supplémentation en oméga-3 pourrait être bénéfique. Les effets de ces acides gras sur les troubles « dys » ne sont pas prouvés, mais ils représentent néanmoins une piste à considérer.

En ce qui concerne plus spécifiquement la dyspraxie, il est recommandé:

  • de faire des séances d’ergothérapie, de graphothérapie et/ou de psychomotricité. La méthode ABC Boum qui vise à faire comprendre l’alphabet aux enfants d’une manière concrète, par le mouvement et l’image est souvent employée.
  • de consulter un orthoptiste et envisager une rééducation oculaire si les yeux de l’enfant font des saccades.
  • d’utiliser un « cale-doigts » qui assiste l’enfant dans sa tenue du crayon et du matériel ergonomique pour tout se qui nécessite une manipulation (il existe par exemple des règles avec des poignées).
  •  de favoriser l’emploi d’un ordinateur pour les travaux écrits (demander s’il peut l’utiliser à l’école).
  • de faire mâcher du chewing-gum et faire faire des bulles aux enfants atteints de dyspraxie oro-faciale.

 

 

 

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À PROPOS DE L’AUTEURE

Emmanuelle Chaptinel Kinesiologue

En 2013 j’ai découvert la kinésiologie et plus encore, une branche de celle-ci : l’Education Kinesthésique ou kinésiologie éducative que l’on appelle également Brain Gym. C’est au départ pour aider mes enfants que je me suis lancée dans la formation de kinésiologie et spécialisée ensuite dans cette approche éducative du Brain gym, que j’ai complété par un travail sur les réflexes archaïques et l’Intégration Motrice Primordiale…
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